• Gaid Salah est-il apte à mener une opération "mains propres" ?

    Gaid Salah est-il apte à mener une opération "mains propres" ?Ces derniers jours, le Vice-Ministre de la Défense et Chef d’Etat Major de l’Armée, Mr Gaid Salah, qui veut de s’imposer comme le chantre du changement de régime en Algérie, ne cesse de prendre des décisions qui répondraient à la volonté du peuple de voir tomber un régime basé sur la corruption, la prévarication et le clientélisme.


     

     

    Gaid Salah est-il apte à mener une opération "mains propres" ?Ahmed Gaid Salah est né en Janvier 1940 dans la région de Batna. En 1957, il rejoint le maquis à l’âge de 17 ans sans y avoir vraisemblablement laissé des faits d’armes dignes d’être retenus par ses pairs. Qu’a cela ne tienne, il exploite tout de même son statut d’ancien moudjahid pour grimper les échelons de la hiérarchie militaire après avoir étudié au sein de l’académie militaire d’artillerie soviétique de Vystrel, dans la banlieue de Moscou.

    L’homme fort du moment en Algérie est d’abord un homme du sérail. Il avait été nommé en 1994 chef d’état-major des Forces terrestres, avant de se retrouver, propulsé par Bouteflika, à la tête de l’Etat Major de l’Armée et ce depuis près de 15 ans.

    C’est cette promotion inespérée pour  "le plus vieux soldat du monde", avec ses 62 ans de services, qui scellera le sort du Général Gaid Salah en fidèle soutien de Bouteflika et qui lui aura permis de s’adjuger, depuis plusieurs années, du quart du budget de l’Etat pour moderniser l’Armée Nationale Populaire et faire face à la menace djihadiste à nos frontières.

    C’est également pour récompenser son indéfectible soutien à l’ex-chef de l’Etat pour un quatrième mandat, et démanteler le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) qui avait lancé une enquête contre Chakib Khelil, ami du président, que le Général Major Ahmed Gaid Salah se retrouve nommé vice-Ministre de la Défense…

    C’est sans doute cela qui explique toutes les hésitations du Général de corps d’Armée à se positionner contre le cinquième mandat de Bouteflika au tout début de la contestation populaire de 2019.

    C’était d’ailleurs dès le 4e mandat que Gaid Salah aurait pu épargner à l’Algérie la mainmise de ces  »forces inconstitutionnelles » sur l’institution présidentielle et leur accaparement des richesses publiques.

    D’autre part Gaid Salah ne pouvait pas non plus méconnaitre l’incapacité du Président à assumer ses charges à la tête du Pays tout en se présentant à un 5ème mandat. Pourquoi ne s’est-il pas alors appuyé sur la constitution pour ne pas plonger l’Algérie dans la crise que l’on traverse actuellement ? Surprenant.

    Entre temps, le mouvement ne cessait de prendre de l’ampleur en Algérie et dans le monde au point de faire réagir les chancelleries étrangères, l’Union Européenne et la diplomatie américaine obligeant le vieux Général à se repositionner.

    La pression continue de la rue pour un changement de régime va alors donner à Gaid Salah l’opportunité de contrôler les principaux leviers du pays et de se débarrasser du fardeau de la Présidence, ainsi que tous ses soutiens à la recherche de privilèges et qui espéraient très maladroitement imposer une autorité civile mais clanique au pays.

    Les demandes légitimes du peuple à stopper l’expansion de la corruption a valu à plusieurs personnalités du monde des affaires d’être subitement placées sous Interdiction de Sortie du Territoire National à la demande de la Gendarmerie Nationale, corps répondant directement au Ministère de la Défense Nationale (MDN).

    De même, les services de sécurité et de renseignements placés grossièrement sous la tutelle de la présidence suite au démantèlement du DRS, font l’objet d’un brutal remaniement par les services de l’Armée.

    Si les troupes sous son commandement lui reconnaissent une certaine proximité avec la base, une attitude qui, dit-on, fait la différence avec d’autres généraux major et commandants de régions, Gaid Salah est bien plus connu pour la brutalité de ses décisions que pour son soudain retournement qu’il se voudrait républicain. Vaine tentative.

    L’opinion publique algérienne ne pourra pas oublier les menaces de Gaïd Salah à leur égard quand il avait déclaré, à propos des marches organisées, que l’armée demeurera « la garante » de la stabilité face à ceux « qui veulent ramener » l’Algérie aux années de guerre civile’’… Et que Abdelaziz Bouteflika constituait la ligne rouge à ne pas franchir.

    Tout comme les algériens se rappellent de la missive de soutien qu’il avait adressée à l’ex secrétaire Général du FLN Amar Saïdani pour sa réélection, piétinant ainsi le sacro-saint principe républicain qui impose à une armée de ne pas se mêler de politique.

    Car, il ne faut pas l’oublier, c’est justement cette confusion savamment entretenue sur le réel rôle de notre armée qui a valu à l’Algérie d’être là où elle est. Petit rappel.

    Que cela soit la prise de pouvoir par l’armée des frontières face à un gouvernement civil au lendemain de l’indépendance, ou le coup d’Etat de 1965 opéré par le Ministre de la Défense Houari Boumediene, ou encore l’imposition et la démission forcée de Chadli par les officiers de l’Armée, de l’arrêt du processus électoral de 1992 et de l’installation du Haut Comité d’Etat par les Janviéristes de l’ANP, du rappel de Bouteflika ou enfin de sa récente mise à l’écart, les hauts gradés de l’Armée ont toujours pris en otage, dans la précipitation ou de manière réfléchie, l’avenir démocratique de l’Algérie !

    Si Gaid Salah ne cesse depuis lors de multiplier les communiqués sur la proximité du peuple et de l’armée et du  »partage des mêmes valeurs et principes », il n’en demeure pas moins qu’il lui sera difficile de maintenir l’image du sauveur qu’il veut se donner en menant une lutte contre les oligarques coupables de corruption, s’il n’applique pas le même principe aux hauts gradés de l’Armée qui ont fait main basse sur des pans entiers de l’économie nationale en se partageant de nombreux secteurs stratégique profitables.

    Beaucoup vont même plus loin dans la réflexion et pensent que Gaid Salah ne pourra être crédible vis-à-vis de l’opinion publique, que si une véritable justice forte et indépendante arrivait à mener une profonde enquête sur l’origine de la fortune et biens amassés par ses proches et leurs associés tel Tliba Baha-Eddine, qui miraculeusement a  »échappé » à une ISTN.

    Nous n’allons pas ici énumérer tous les privilèges que se seront octroyés la famille du patron de l’Armée, ni n’allons nous poser des questions sur la présence, sans compétences, de ses proches dans les ambassades et en tant que Ministres d’Etat. Encore moins parler de mœurs ou de scandales immoraux. Non ce n’est guère là le but de notre article.

    Notre unique but est de susciter le débat sur les effets dévastateurs pour une nation de la concentration de pouvoir entre les mains d’un nombre restreint de personnes. Gaid Salah est en passe de remplacer l’autocrate Bouteflika, et c’est exactement ce dont nous ne voulons plus.

    Le peuple ne veut plus d’un homme ou d’un clan qui puisse prétendre régner indéfiniment à la tête de l’Etat. Ce sont aujourd’hui, à l’instar de l’Armée, des institutions fortes que demande le peuple. De celles qui demeureront debout même quand les hommes seront partis !

    Source : algeriepart 

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